Chasse à la baleine en Islande : commercialisation et industrialisation

Héritage culturel ? Intérêt scientifique ? La chasse à la baleine en Islande trouve toutes les justifications possibles. Face à une opinion mondiale hostile, les navires baleiniers islandais ne partent plus en mer depuis quelques années. 


Pourtant l’interdiction de la chasse à la baleine n’a toujours pas été promulguée. Sous couvert de chasse scientifique de la baleine, l’Islande déjoue les directives des institutions. Mais le tourisme semble aujourd’hui prendre le dessus sur la chasse à la baleine. L’observation des baleines fait peu à peu la réputation de ce petit pays du Grand Nord. 


 Baleiniers islandais : dispositifs de la chasse à la baleine en Islande


Le baleinier islandais est le fer de lance de la chasse à la baleine en Islande. Pourtant, rien ne présageait de cette pêche industrielle désapprouvée par les autorités du monde. Depuis l’arrivée des premiers colons, la pêche de la baleine était quasi inexistante. Seuls quelques vikings téméraires conservèrent des pratiques de leur héritage norvégien. 


Chasse à la baleine en Islande : un héritage culturel ?

Chasse Baleine Islande Navire sur Fjord

Quand les vikings de Norvège accostent l’Islande, ils découvrent une terre sauvage au coeur de l’Atlantique-Nord peu encline à une vie simple. Très vite, les colons installent des fermes sur les côtes et vivent d’une économie pastorale. La pêche, surtout la chasse à la baleine, n’est que secondaire. Elle ne sert que comme chasse de subsistance. 


Par raréfaction de bois, les bateaux de pêche manquent. Les colons préfèrent pêcher dans les fjords, lacs et rivières d’Islande plutôt que de s’aventurer en haute mer, trop dangereuse. 


Quelques vikings conservent cependant l’héritage de leurs ancêtres norvégiens. Ils pratiquent une chasse à la baleine en Islande peu commune. Certains marins partent en mer à bord de leur petits navires. Leur technique consiste à empêcher les cétacés de fuir ou de nager vers le large. Armés sommairement, ils forcent les baleines et dauphins à gagner la côte. 


A une eau peu profonde, les vikings d'Islande parviennent ainsi à capturer et tuer facilement ces créatures marines. Par la suite, ils abandonnent cette méthode aléatoire. Il leur est plus simple d'attendre patiemment qu’une baleine bleue, qu’un cachalot ou qu’une baleine à bosse s’échouent sur les plages islandaises



La chasse à la baleine en Islande : émergence des baleiniers islandais

Chasse Baleine Islande Baleiniers islandais

Ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle que les islandais prennent conscience du florissant marché de la pêche à la baleine. Au large, des navires américains et norvégiens sillonnent les mers d’Islande et l’Océan Atlantique. Les bateaux sont équipés de harpons modernes, montés sur fusée. La chasse à la baleine en Islande s'organise de l'étranger. 


Les eaux territoriales côtières très poissonneuses d’Islande attirent les marins étrangers. Sans demander son avis au gouvernement en place, des compagnies baleinières étrangères s’installent sur les côtes est et ouest de l’île. Les premières stations baleinières sont créées. Avec elles, les premiers baleiniers islandais prennent la mer. 


Les Islandais prennent rapidement les choses en main. En 1897, ils donnent naissance à la toute première compagnie baleinière islandaise, la « Société Baleinière ». La chasse à la baleine en Islande commence réellement avec ces compagnies. L’industrie baleinière est lancée. Et une toute nouvelle flotte baleinière est en place. Chaque navire baleinier possède un harpon moderne, à l’image des bateaux de pêche étrangers. 


En parallèle, les Islandais grappillent toujours plus de milles marins, estimant que leurs eaux territoriales doivent être protégées. A la mise en place de la ZEE, l’Islande détient 200 milles marins autour de ses côtes. Une Zone Économique Exclusive qui s'étend jusqu’au Groenland des Inuits. 


Chasse à la baleine en Islande : des baleiniers islandais mal-aimés

Chasse Baleine Islande Ancre de bateau sur Fjord

Malgré les retombées économiques de la pêche commerciale, des autochtones commencent à s’insurger contre la chasse à la baleine en Islande. Essentiellement des marins-pêcheurs se plaignant de son impact sur la pêche au hareng. Des interdictions partielles entrent en vigueur, sans grand effet. S’en suit une succession de lois, d’embargos, d’interdictions de chasse à la baleine ou rorqual commun et d’abrogations de loi. L’Islande tâtonne tout au long du XXème siècle. Ils alternent entre fermetures de la pêche des espèces menacées et reprise de la chasse. 


Elle tâtonne jusqu’à ce que la CBI (Commission Baleinière Internationale) soit mise en place en 1949. La toute nouvelle CIRCB (Convention internationale pour la Réglementation de la Chasse à la Baleine) décide de règlementer la pêche de la baleine. Étonnamment, l’Islande en devient immédiatement membre. Pour autant, elle ne suis pas les directives de la CBI. Que ce soit sur le quota ou sur l’interdiction de chasse à la baleine, l’Islande continue la chasse commerciale. 


Il faut attendre les années 80 pour que la majorité des états membres de la CBI se déclarent anti-chasse. Contre la chasse à la baleine en Islande, les États-Unis d’Amérique sont en première ligne. Chasser des mammifères marins devient amoral. Surtout pour les espèces en voie d’extinction. Il est interdit de pêcher le rorqual bleu par exemple, ou bien sûr le baleineau, ou encore une femelle en gestation. 

Chasse Baleine Islande Graffiti

Dans le même temps, des ONG de protection de la nature manifestent contre les chasseurs de baleines à bosse. Les principaux défenseurs des droits du cétacé, Greenpeace (avec son célèbre navire Rainbow Warrior I) et Sea Shepherd, multiplient les actions. Elle sont souvent violentes, à l’encontre des baleiniers islandaiset des ports. 


Saisies de cargaisons des mammifères, boycott ou simple présence à proximité des baleiniers en mers, les ONG ne reculent devant rien. Leur objectif est simple : faire interdire définitivement une pratique barbare et empêcher  la chasse à la baleine en Islande. Les protecteurs de la faune et des animaux marins s’insurgent contre la surexploitation des ressources halieutiques. 


Les critiques internationales écologistes à l’égard de l’Islande grandissent. Rares sont désormais les États qui acceptent de voir des cétacés pêchés, chassés et tués. Tous travaillent à l'interdiction de la chasse à la baleine en Islande.Tous veulent préserver un sanctuaire baleinier dans les mers du Grand Nord. 


Chasse scientifique de la baleine en Islande ou simple chasse à la baleine en Islande ?

Sous la pression internationale, l’Islande se plie aux exigences du moratoire de 82 interdisant la chasse à la baleine sur certaines espèces pour 4 ans. Il sera mis en place seulement en 86. Le temps pour le petit pays de trouver une faille et de déclarer une chasse scientifique de la baleine


Sans rompre les accords signés, l’Islande annonce que sa chasse à la baleine est désormais du domaine de la recherche scientifique. Une recherche scientifique qui semble justifier les captures d’espèces menacées. La chasse scientifique de la baleine exige des quotas de pêche très stricts. Elle demande également une utilisation domestique des produits de la pêche sur tous les océans. Pacifique et Atlantique. 

Chasse Baleine Islande Poisson Séché

Mais encore une fois, l’Islande ne tient pas compte des directives du comité scientifique. Même si elle maintient à peu près les quotas, la viande de baleine et ses dérivés, eux, ne restent pas dans le pays. Ils sont exportés vers le Japon à hauteur des 4/5ème de la marchandise. La chasse à la baleine en Islande profite au petit pays du Pacifique. La gastronomie japonaise est friande de chair de cétacés, mais elle achète également à l’Islande la graisse de baleine ou l’huile de baleine. 


Les Islandais chassent la baleine, mais n’en sont pas consommateurs. Une étude de 2020 de l'IFAW estime à moins de 1% la consommation de viande de baleine en Islande. De quoi se poser des questions un la chasse à la baleine en Islande. 


Si elle n’est pas exportée vers le pays nippon, elle est servie, avec le requin, dans les restaurants de l’île boréale pour les touristes. Le plus célèbre plat de la gastronomie pescétarienne est le hakarl. Le chef français déjanté de "A votre table" vous explique la recette du hakarl dans cette vidéo. Ce mets très fin est du requin faisandé. Il demande une longue préparation. Enfoui dans le sol pendant plusieurs semaines, il est ensuite séché à l'air libre. Avant d’être servi nature en petits cubes. 


Vers l'interdiction de la chasse à la baleine en Islande

En ce début de millénaire, l’Islande continue d’osciller entre pêche et interdiction de la chasse à la baleine. Entre la pression internationale, l’opinion publique mondiale, les ONG et la baisse des quotas, le temps des baleiniers islandais et de la chasse à la baleine en Islande semblent toucher à leur fin. 

Une chasse à la baleine en Islande ébranlée

Chasse Baleine Islande Baleinier Hvalur HF

La crise sanitaire due au Covid-19 empêchant le commerce international sonne le glas de la chasse à la baleine en Islande. La dernière compagnie baleinière existante, Hvalur HF, n’a plus chassé de baleine depuis 2019. Elle a pourtant toutes les autorisations gouvernementales. Le président de Hvalur estime cet arrêt provisoire. Mais la pression mondiale quant à cette pêche cruelle semble avoir raison de ce commerce. 


Les ONG de préservation de l’environnement et de protection des animaux sont extrêmement actives pour révéler ces pratiques barbares. Elle démontre l’aberration du programme de recherche islandais à des fins scientifiques. De plus en plus de pays dénoncent l’inutilité de la chasse à la baleine


La consommation mondiale de viande de baleine a drastiquement diminué. Le Japon, principal importateur et lui-même chasseur dans l’hémisphère sud, a modifié sa politique. Il n’achète désormais que très peu de produits issus de la chasse à la baleine en Islande. 


Depuis que l'Australie a assigné le Japon devant la Cour Internationale de Justice, les nippons semblent faire profil bas. La marchandise issue des cétacés à fanons disparaît peu à peu des étals nippons. 


La chasse à la baleine en Islande devient désuète et improductive. Il est temps pour les Islandais chasseurs de baleines de cesser cette industrie au profit du tourisme. Il est temps de considérer comme définitivement interdite la chasse aux baleines. Observer les baleines donne un autre visage à l’Islande. Un visage plus en harmonie avec les valeurs mondiales actuelles de protection de l’environnement et de la biodiversité. 

De la chasse à la baleine en Islande à l’observation des baleines

Chasse Baleine Islande Observation de Baleine

L’Islande se rend peu à peu compte que l’observation des cétacés est économiquement plus rentable. L'argent engrangé est plus important que ses expéditions de chasse à la baleine. Le marché touristique de l’observation des baleines prend de l’ampleur. Les touristes se ruent sur les mers d’Islande et dans l’Océan Arctique au nord du pays pour observer les danses des baleines, des dauphins et des orques. 


Toutes les agences de voyage proposent systématiquement cette activité aux visiteurs. Apercevoir des nageoires filant dans les mers islandaises devient un plaisir prioritaire. 


L’Islande est désormais un haut sanctuaire d’observation des baleines. Espérons-le, pour longtemps encore. Le temps de la chasse à la baleine en Islande semble enfin révolu. Pour participer à cette fin, signez la pétition de Greenpeace sur la protection des océans. Ensemble, luttons pour l'arrêt définitif de la chasse à la baleine en Islande. 


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