Les premiers soubresauts indépendantistes sont déclenchés par une fierté nationale perdue depuis le Moyen-Âge : la fierté de parler islandais, une langue encore très proche du norrois des Vikings. La fierté d'habiter l'Islande également. Pour le poète Jónas Hallgrímsson, le peuple et la terre sont inséparables : Islandais et Islande vont de pair. La révolution des Trois Glorieuses en 1830 en France donne également des idées aux nationalistes islandais, tout comme la sécession entre Norvège et Danemark. À plusieurs reprises, dès 1830, les Islandais réclament le rétablissement de l'Alþing. Þingvellir devient même, sous la plume de Jónas Hallgrímsson, le symbole de l'indépendance nationale, "une forteresse pour la nation libérée".
La marche vers l'indépendance
En 1840, le roi Christian VIII de Danemark cède enfin aux revendications islandaises. En 1845, l'Alþing se réunit de nouveau. Le lieu change. De Þingvellir, le Parlement s'établit à Reykjavík, la capitale. L'Islande a un Parlement, mais pas encore de constitution. La couronne danoise pousse pour que l'île adopte la constitution du royaume. Les Islandais refusent, portés par Jón Sigurðsson, parlementaire et leader du mouvement pour l'indépendance de l'Islande. Finalement, pour fêter le millénaire de la colonisation, le Roi fait le déplacement dans l'île et offre à l'Islande une constitution. Il leur donne une autonomie (limitée), notamment pour toutes les affaires intérieures et surtout pour légiférer à l'Alþing. Toutefois, le Danemark n'est toujours pas prêt à laisser partir ce joyau. Les Islandais réclament la création d'un gouvernement et l'envoi d'un représentant islandais au Danemark. Demandes rejetées par le Roi.