Tout commence... en Norvège. Haraldr Ier, dit à la belle chevelure vient de prendre le contrôle du royaume norvégien. Ses opposants fuient le pays. Certains sont attirés par cette terre vierge au nord, libre de toute occupation humaine, à la météo, pensent-ils, clémente. Ils chargent femmes, enfants, bétails, biens, dans leurs knörr, traversent le nord de l'Atlantique et débarquent en Islande.
Le premier colon
Le premier d'entre eux se nomme Ingólfur Arnason, accompagné de son frère de lait, Leifr. Ils s'installent à Reykjavík en 874. Le mouvement est en marche. Avant eux, des navigateurs scandinaves sont passés sans jamais coloniser la terre. Les colons décrivent un paradis, où les rivières débordent de poissons et où "le beurre dégoutte de chaque brin d'herbe". Mais la réalité est moins idéaliste.
Avant Ingólfur, Hrafna Flóki (Flóki-aux-Corbeaux) tenta de s'installer. Il perdit tous ses animaux domestiques durant son premier hiver, n'ayant pas prévu un tel froid et surtout pas assez de provisions pour ses bêtes. Il décide alors de quitter le pays. Jetant un dernier regard à la nature islandaise, il observe des icebergs flottant dans un fjord. Il décide alors d'appeler ce pays l'Islande, l'île de glace.
En 930, 25.000 personnes sont installées en Islande. Tous ne sont pas scandinaves. Les colons ont amené avec eux des esclaves, celtes pour la plupart, et ont parfois pris femme sur le chemin, en Écosse, Irlande ou dans les îles Hébrides ou Féroé. Une source majeure raconte en détail cette colonisation, depuis l'arrivée d'Ingólfur Arnason : le landnámabók (ou livre de la colonisation). L'une des œuvres majeures de la littérature islandaise. Les noms des 435 premiers colons y sont révélés. La période de colonisation est terminée. Il n'y a plus de terres vacantes. Lentement, le pays s'organise pour créer ses institutions.